Le jour s’était levé et le jeune homme ouvrit finalement les yeux.
La poursuite de la veille l’avait vidé de ses forces.
Heureusement, à la nuit tombée, il s’était réfugié dans le sombre marais où ses poursuivants n’avaient pas osé entrer.
Rare étaient ceux qui avaient un jour osé y pénétrer d’ailleurs.
Moeras.
Le lugubre marécage, la tourbière fangeuse.
Allongé sur un sol spongieux composé de mousses et de végétaux en décomposition, Tiho se redressa lentement, sans un bruit, les sens toujours aux aguets, et prêta l’oreille, un genou au sol.
Seuls des gargouillis d’eau se faisaient entendre, accompagnés de chuitements, de craquements, et du gémissement des arbres.
La puanteur des lieux lui chatouilla un instant les narines. Mais ce matin là, il n’en avait que faire.
Au loin, aucun aboiement de ces saletés de clébards qui l’avaient pris en chasse, ni braillements des mercenaires qui les avaient lâché.
Aux souvenirs de la nuit passée à cavaler dans le noir, dans la boue parmi des branchages qui le griffaient dès qu’ils le pouvaient, son poul s’emballa.
Il se vit soudain attrapant l’un des molosses par le cou, d’une poigne de fer, lui brisant la colonne aussi sec.
Du calme. Il chassa ces pensées aussi vite que possible avant que ça ne le reprennne.
Il était sain et sauf, et c’était l’essentiel. Pour le moment toujours. (…) Lire la suite >>
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