Ironie du sort.
J’avais décidé de partir loin de la ville et de m’engager comme mercenaire, mais c’est arrivé un matin, et je fus contraints d’y rester encore quelques temps.
Assez de cette vie faite de petits vols à la tire.
Sans être un guerrier robuste et musculé, j’aurais toujours pu opérer en silence, exécuter mes cibles dans le noir, à la dérobade, dans un coin de rue sombre.
Mais ce matin là, alors que je vagabondais dans une avenue près de la fontaine au centre de la cité des marchands, des sons de cloches résonnèrent soudain au loin.
Quelque chose se passait du côté des postes avancés, à une lieue environ.
Il n’en fallut pas plus. Les sentinelles postées sur les remparts de la cité donnèrent l’alerte, et des gardes passèrent dans chaque quartier, ordonnant aux badaux et commercaux de rentrer chez eux dans l’instant.
Qu’arrivait-il ? Le pays était calme pourtant. La paix durait depuis cinq siècles et personne n’avait jusque là osé attaquer la Cité des Marchands, sous le joug de la Guilde et la protection du Conclave de la Cité Lumière.
Je m’exécutais et me dirigeai vers l’abris le plus proche.
Mais ma nature curieuse pris le dessus et je me dirigeai vers la Grand Porte. La lourde herse avait été baissée, mais les battants de bois bardés de fer n’avaient pas encore été fermés.
Les portes alentours en revanche avaient été barrées, et aucune porte dérobée n’existait pour mon plus grand malheur.
Soudain le sol se mis à trembler. Des vibrations qui se faisaient de plus en plus proche. Tout comme le nuage de poussière qui semblait avancer au loin.
Un premier garde tomba, percutté par un projectile inconnu. Puis un second, un troisième, et une lance improvisée, d’une branche fraichement arrachée grosse comme ma cuisse, tomba du ciel et me frôla.
Je vis alors les silouhettes des premiers assaillants malgré la poussière qu’ils remuaient.
Une armée d’homme-bêtes sortis des légendes se ruaient sur la cité. Des minotaures menés par un seul homme. Un être plus grand que la normal à vrai dire.
Quelques géants en arrière arrachaient les arbres trouvés sur leur passage et les projetaient sur les remparts.
Ils devaient venir des terre du nord où personne n’avait mis les pieds depuis des siècles. Ils n’existaient plus à ce que laissait entendre le Conclave. Ramassis de mensonge comme le reste.
La cité était prise d’assaut. Et alors? Des énervés sortis des bois faisaient tomber les gardes et défonçaient les remparts. Il était tôt et j’avais eu un nuit agitée. Je n’étais pas vraiment d’humeur ni bien réveillé. Le ciel était légèremenet nuageux mais tendait à se dégager. Une belle journée s’annonçait.
Pourtant quelque chose assombrissait le tableau.
Je me réveillais soudain lorsqu’un rocher percuta le mur de soutient derrière moi. L’heure n’était pas aux rêveries et aux mythes d’antan.
Alors je réalisais que je n’étais pas simplement observateur des événements, mais bien acteur au milieu de la tempête.
Et je me sentis bien petit face aux troupes enragées qui déferlaient sur la cité, sous une pluie de rocs et de troncs qui tombait d’un ciel bleu sans nuage. Insignifiant même à vrai dire.
Finalement sorti de ma torpeur, une idée lumineuse me vint à l’esprit. Comment dire ?… Aux abris !!!